Algerie crypto ban: Les restrictions de la loi financière de 2018 et l'interdiction totale de 2025

Algerie crypto ban: Les restrictions de la loi financière de 2018 et l'interdiction totale de 2025 déc., 5 2025

Calculatrice de risque pénal pour crypto-monnaies

En 2018, l’Algérie a annoncé une première restriction contre les crypto-monnaies. Ce n’était pas une interdiction claire, pas une loi avec des peines précises. C’était un avertissement flou : les crypto-monnaies ne sont pas légales. Personne n’a su exactement ce que cela voulait dire. Les gens ont continué à acheter du Bitcoin, à miner de l’Ethereum, à utiliser des wallets. Pourquoi ? Parce que l’inflation grimpait, les transferts d’argent étaient bloqués par l’État, et les banques refusaient les transactions internationales. Les crypto-monnaies devenaient une échappatoire. Mais en 2025, tout a changé.

La loi de 2018 : un silence légal qui a duré sept ans

La loi financière de 2018 a interdit l’achat, la vente et l’utilisation des crypto-monnaies comme moyen de paiement. Mais elle n’a jamais précisé ce qui était considéré comme une violation. Pas de définition de « possession ». Pas de sanction claire. Pas de procédure d’enquête. Les banques ont ignoré la loi. Les gens ont continué. Les plateformes de trading ont opéré en sous-main. Les influenceurs ont parlé de Bitcoin sur YouTube sans crainte. L’État a regardé ailleurs. Pendant des années, cette loi a été un morceau de papier sans force. Elle existait pour montrer une position officielle, pas pour être appliquée.

Le problème ? L’Algérie n’a pas eu les moyens de surveiller les transactions numériques. Les utilisateurs utilisaient des VPN, des exchanges hors ligne, des transactions P2P. Les autorités n’avaient ni les outils ni la volonté de traquer chaque portefeuille. Pendant ce temps, la population a appris à vivre avec les crypto-monnaies. Elles sont devenues un outil de survie économique pour beaucoup.

Le 24 juillet 2025 : la bombe

Le 24 juillet 2025, le Journal Officiel d’Algérie a publié la loi n°25-10. Ce n’était plus une restriction. C’était une interdiction totale, criminelle, sans exception. Toute activité liée aux crypto-monnaies est désormais interdite - et punie par la loi pénale.

La loi interdit :

  • La création, l’émission ou la mise en circulation de toute devise numérique
  • L’achat, la vente, l’échange ou la détention de crypto-monnaies - même un seul Bitcoin dans un portefeuille
  • L’utilisation des crypto-monnaies comme paiement, même pour un café ou un billet d’avion
  • La spéculation, le trading, le mining, même avec un simple ordinateur personnel
  • La promotion, la publicité, la diffusion d’informations sur les crypto-monnaies - y compris les vidéos, les articles ou les posts sur les réseaux sociaux
  • La création ou la gestion d’une plateforme d’échange, même virtuelle

Il n’y a plus de zone grise. Même posséder 0,01 ETH est un délit. Même parler de blockchain dans un cours universitaire peut être considéré comme une incitation illégale. Le gouvernement a élargi la loi à tous les niveaux, y compris les citoyens ordinaires qui n’ont jamais vendu une seule pièce.

Les peines : de deux mois de prison à 1 million de dinars d’amende

Les sanctions sont sévères, et elles s’appliquent à tout le monde, sans distinction.

  • Deux mois à un an de prison
  • Entre 200 000 et 1 000 000 de dinars algériens (environ 1 540 à 7 700 USD) d’amende
  • Confiscation des équipements utilisés pour le mining ou le trading
  • Interdiction d’exercer des activités financières pendant cinq ans

Les peines maximales s’appliquent même aux petits utilisateurs. Un étudiant qui a acheté du Litecoin en 2022 pour économiser de l’argent peut être poursuivi. Un vendeur qui accepte du Bitcoin pour un service en ligne peut aller en prison. Un blogueur qui explique comment fonctionne une wallet peut être accusé de « promotion illégale ».

Échange clandestin de crypto-monnaie dans une ruelle d'Alger, avec un drone de surveillance au-dessus et des billets de dinars.

Qui applique la loi ?

L’application de la loi n’est pas laissée à un seul organisme. C’est un réseau complet de contrôle :

  • La Banque d’Algérie surveille les transactions bancaires pour détecter des liens avec des exchanges
  • La Commission bancaire vérifie que les banques n’ont aucun contact avec des plateformes crypto
  • Les services de sécurité numérique traquent les adresses IP et les transactions sur les réseaux P2P
  • Les tribunaux jugent les affaires avec une procédure accélérée - pas de délai, pas de négociation

Les autorités utilisent des outils de surveillance avancés. Elles peuvent demander aux fournisseurs d’accès Internet de délivrer les données de connexion. Elles peuvent bloquer les sites web d’exchange. Elles peuvent saisir des ordinateurs, des disques durs, des clés USB. Le système est conçu pour être totalitaire dans sa mise en œuvre.

Pourquoi une telle répression ?

Le gouvernement justifie cette loi par trois raisons :

  1. Souveraineté monétaire : L’Algérie veut protéger le dinar comme seul moyen légal de paiement. Les crypto-monnaies menacent cette autorité.
  2. Lutte contre le blanchiment : L’Algérie est sous pression de la Task Force sur les actions financières (FATF). Elle veut montrer qu’elle combat les flux financiers illégaux.
  3. Consommation énergétique : Le mining consomme trop d’électricité - un problème dans un pays qui subventionne encore l’énergie.

Mais les experts disent que la vraie raison est plus profonde : la peur du contrôle. L’État ne peut pas contrôler les transactions décentralisées. Il ne peut pas taxer les gains en crypto. Il ne peut pas surveiller les mouvements de capitaux. Et dans un pays où les réserves de change sont faibles, chaque dollar qui quitte le système officiel est une menace.

Des agents de police saisissent des ordinateurs et des clés privées écrites sur papier lors d'un raid dans une chambre d'étudiant.

Comment ça se passe dans la réalité ?

Avant 2025, des centaines de milliers d’Algériens utilisaient les crypto-monnaies. Certains pour investir. D’autres pour envoyer de l’argent à l’étranger. Beaucoup pour survivre. Les banques ne les soutenaient pas. Les autorités les ignoraient. La loi de 2018 était un symbole. La loi de 2025 est une arme.

Depuis juillet 2025, les forums de crypto en Algérie ont disparu. Les influenceurs ont effacé leurs vidéos. Les portefeuilles sont devenus des objets dangereux. Les gens qui avaient des bitcoins les ont transférés à l’étranger - ou les ont cachés. Ceux qui n’ont pas pu les vendre les ont gardés, en espérant que la loi changera. Mais la loi ne prévoit pas de retour en arrière.

Les universités ont interdit les cours sur blockchain. Les conférences ont été annulées. Les livres sur les crypto-monnaies sont devenus des objets de suspicion. Même parler de « technologie de registre distribué » peut être interprété comme une incitation.

Et maintenant ?

L’Algérie est l’un des rares pays au monde à avoir une interdiction totale et pénalisée des crypto-monnaies. Elle se range à côté de la Chine - mais sans les exemptions. Même les pays voisins, comme les Émirats ou le Bahreïn, ont choisi la régulation. L’Algérie a choisi l’éradication.

Le problème ? Les crypto-monnaies ne disparaissent pas parce qu’elles sont interdites. Elles deviennent plus invisibles. Elles passent dans les réseaux sombres. Elles se transforment en échanges informels. Elles deviennent un marché noir numérique. Et l’État, avec ses agents de surveillance, ne pourra jamais tout contrôler.

La loi de 2025 n’a pas tué les crypto-monnaies. Elle les a poussées sous terre. Et quand les gens auront besoin de liberté financière, ils trouveront un moyen. Peut-être qu’un jour, un jeune Algérien créera une nouvelle technologie pour contourner cette loi. Peut-être que cette technologie viendra de l’intérieur. Peut-être que l’État finira par comprendre que la répression ne résout pas les problèmes économiques.

En attendant, les portefeuilles sont cachés. Les clés privées sont gravées sur du papier. Et dans les chambres d’étudiants, les ordinateurs tournent encore, silencieux, dans l’obscurité.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir ?

L’Algérie risque de se couper de l’économie numérique mondiale. Les startups technologiques ne viendront pas dans un pays où la blockchain est illégale. Les investisseurs étrangers éviteront les projets liés à la technologie. Les jeunes diplômés en informatique partiront chercher ailleurs un avenir où l’innovation n’est pas un délit.

La loi de 2025 n’est pas seulement une loi financière. C’est une déclaration politique : l’État veut tout contrôler. Mais dans un monde connecté, le contrôle absolu est une illusion. Et les illusions, un jour, s’effondrent.

3 Commentaires

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    Arnaud Gawinowski

    décembre 6, 2025 AT 09:27

    Cette loi est une blague de mauvais goût. On interdit les crypto mais on laisse les banques voler tout le monde en silence. L’État est plus corrompu que les mineurs.

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    Andre Swanepoel

    décembre 6, 2025 AT 20:47

    J’ai connu des Algériens qui vivaient grâce au Bitcoin. Ils envoyaient de l’argent à leurs familles en Afrique de l’Ouest, sans passer par les banques qui prenaient 20 % de commission. La loi de 2025, c’est pas une mesure économique, c’est un coup de poing dans la figure des pauvres.

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    Mehdi Alba

    décembre 7, 2025 AT 11:51

    Je vous le dis, c’est un piège. La Chine a interdit les crypto, mais elle a créé son propre digital yuan. L’Algérie veut contrôler tout, mais elle n’a même pas la technologie pour surveiller les transactions. Alors elle invente des lois pour faire peur. C’est du fascisme financier. Et vous savez quoi ? Les gens vont continuer. Parce que la liberté ne se détruit pas avec une loi. Elle se cache. Et elle devient plus forte.

    Les portefeuilles sont gravés sur du papier, les clés sont cachées dans les livres, les ordinateurs tournent la nuit. Et un jour, quelqu’un va lancer une blockchain décentralisée en P2P avec des clés USB. Et l’État, avec ses agents, va courir après des ombres.

    La vraie menace, c’est pas les crypto. C’est la peur de perdre le contrôle. Et ça, ça ne se résout pas en emprisonnant des étudiants.

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