Commerce peer-to-peer de crypto-monnaies en Chine après l'interdiction de 2021
déc., 4 2025
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En septembre 2021, la Banque populaire de Chine a interdit officiellement toutes les transactions de crypto-monnaies et l’exploitation minière sur son territoire. Les échanges centralisés comme Binance ou Huobi ont été forcés de fermer leurs opérations locales. Pourtant, malgré cette interdiction totale, les Chinois continuent d’échanger des crypto-monnaies - pas par les plateformes officielles, mais en peer-to-peer (P2P). Ce n’est pas un phénomène marginal. C’est un marché souterrain vivant, organisé, et qui a évolué pour survivre.
Comment ça marche, concrètement ?
Les Chinois qui veulent acheter ou vendre des crypto-monnaies ne vont pas sur un site web. Ils utilisent Telegram, WeChat, ou des forums privés. Les groupes sont souvent codés : « Groupe des Étoiles du Sud », « Cercle des Rivières », « Échange 77 ». Les traders s’envoient des messages chiffrés, partagent des captures d’écran de virements bancaires, et échangent des pièces comme l’USDT, la monnaie stable la plus populaire. Pourquoi l’USDT ? Parce qu’il est lié au dollar américain. Il permet de transférer de la valeur hors de Chine sans avoir à déplacer de l’argent en yuan, ce qui serait bloqué par les contrôles des changes.Les transactions se font en direct : un utilisateur verse des yuans sur le compte bancaire d’un autre, et en échange, il reçoit des crypto-monnaies dans son portefeuille. Pas de médiateur. Pas de garantie. Si la personne qui reçoit l’argent disparaît, vous perdez tout. Il n’y a pas de service client, pas de recours légal. C’est du trading à risque extrême.
Les outils pour contourner la censure
Pour accéder aux plateformes internationales comme Paxful ou LocalBitcoins, les Chinois utilisent des VPN. NordVPN et ExpressVPN sont les plus populaires. Ils permettent de masquer l’adresse IP chinoise et d’accéder à des sites bloqués par le Grand Firewall. Mais ce n’est pas suffisant. Les banques chinoises surveillent les mouvements suspects. Si vous transférez 100 000 yuans en une fois vers un compte étranger, vous risquez une fermeture immédiate de votre compte.La solution ? Diviser les transactions. Plutôt que d’envoyer 500 000 yuans d’un coup, on envoie dix fois 50 000 yuans. Cette méthode, appelée « transaction splitting », est devenue une norme. Les traders utilisent aussi des comptes bancaires temporaires, créés avec des identités falsifiées ou empruntées à des proches. Certains utilisent des téléphones jetables pour éviter d’être traqués par les données de localisation.
Le coût de la survie
Avant l’interdiction, les frais pour une transaction P2P étaient de 0,5 % à 1 %. Aujourd’hui, ils sont entre 3 % et 5 %. Pourquoi cette hausse ? Parce que le risque a augmenté. Les vendeurs exigent une prime pour se protéger contre les arnaques, les arrestations, ou les blocages de comptes. Un utilisateur de Reddit, « ShanghaiTrader88 », a effectué 147 transactions depuis 2021, pour un total de 1,2 million de yuans (environ 170 000 $). Il dit : « Le secret, c’est de ne jamais dépasser 50 000 yuans par transaction. Et utiliser la fonction "transfert entre amis" d’Alipay - elle ne déclenche pas d’alerte. »Mais tout le monde n’a pas de chance. Un autre utilisateur, « BeijingCryptoLoser », a perdu 180 000 yuans en une seule journée. L’arnaqué lui a envoyé une capture d’écran truquée d’un virement. Le compte n’a jamais été crédité. La police n’a rien pu faire. Les plateformes comme Paxful ont vu leur note tomber de 4,3 à 2,7 étoiles sur Trustpilot entre 2021 et 2022. Les commentaires parlent de « fraudes massives », de « comptes gelés sans explication », et de « systèmes de confiance effondrés ».
Un marché qui résiste à la répression
La Chine a fermé 100 % des échanges locaux. Elle a arrêté des milliers de personnes. En 2022, l’Administration d’État des changes (SAFE) a ouvert 1 247 affaires liées à la crypto, avec 895 condamnations et 1,07 milliard de yuans (151 millions $) d’amendes. Pourtant, selon Chainalysis, les volumes de transactions P2P provenant d’adresses IP chinoises ont augmenté de 300 % entre 2021 et 2022.Le marché chinois représente encore 4,2 % du volume mondial de crypto, malgré l’interdiction. C’est moins que les 23 % d’avant 2020, mais c’est loin d’être nul. Pourquoi cette résistance ? Parce que les Chinois ont un besoin réel : fuir le contrôle des changes. Beaucoup ont des enfants à l’étranger, des affaires internationales, ou des économies qu’ils veulent protéger d’une dévaluation du yuan. La crypto, même illégale, est le seul moyen rapide et relativement discret.
Les nouvelles astuces : NFTs et troc numérique
Les autorités ont réagi en 2023 avec de nouvelles directives visant à interdire « toute forme de transaction décentralisée ». Mais les traders ont déjà trouvé des contournements. Certains utilisent des NFTs comme intermédiaires : ils vendent un NFT pour 10 000 $, et l’acheteur le revend à un tiers en dehors de Chine. Le NFT n’a pas de valeur réelle, mais il sert de support de transfert. D’autres ont créé des systèmes de « troc crypto » : vous donnez des bitcoins en échange d’un ordinateur, d’un téléviseur, ou même d’un billet d’avion. La marchandise est livrée en Chine, la crypto est transférée à l’étranger. Pas de virement bancaire. Pas de trace numérique directe.
Qui sont les acteurs de ce marché ?
Ce ne sont pas des mineurs ou des amateurs. Ce sont des professionnels urbains, âgés de 25 à 45 ans, souvent diplômés, avec des liens internationaux. Une étude de l’Université de Pékin en 2022 a montré que 78 % des utilisateurs P2P avaient un emploi dans le commerce international, la technologie, ou la finance. Ils connaissent les risques. Ils savent comment éviter les pièges. Ils n’espèrent pas devenir riches en un jour. Ils veulent juste préserver leur pouvoir d’achat.Le paradoxe chinois
La Chine a réussi à éliminer les échanges officiels. Mais elle n’a pas réussi à éliminer la demande. Ce n’est pas une question de technologie. C’est une question de liberté financière. Les gens ne veulent pas être bloqués dans un système où ils ne peuvent pas transférer leur argent quand ils le veulent. La crypto, même illégale, offre une porte de sortie. Et tant que cette porte existe, les gens la franchiront - même s’il faut apprendre à utiliser un VPN, créer des comptes bancaires temporaires, et vérifier chaque contrepartie à trois reprises.Quel avenir pour le P2P en Chine ?
Les analystes ne s’entendent pas. Binance Research estime que le volume restera entre 3 % et 5 % du marché mondial jusqu’en 2025. HSBC pense que la Chine ne pourra jamais l’éteindre sans sacrifier son économie réelle. La Banque populaire de Chine, elle, investit dans des technologies de surveillance blockchain pour traquer chaque transaction. Mais la leçon est claire : quand vous interdisez quelque chose que les gens veulent vraiment, vous ne l’éliminez pas. Vous le poussez dans l’ombre. Et dans l’ombre, il devient plus dangereux, plus cher, et plus difficile à contrôler.Le trading P2P de crypto en Chine est-il légal ?
Non, c’est illégal. La Banque populaire de Chine a interdit toutes les transactions de crypto-monnaies depuis septembre 2021. Cependant, la propriété de crypto est reconnue comme un actif virtuel par les tribunaux chinois depuis 2018. Cela crée un vide juridique : vous pouvez posséder des crypto, mais vous ne pouvez pas les échanger officiellement. Le P2P opère dans cette zone grise - ce qui le rend vulnérable aux arrestations, mais pas impossible à faire.
Pourquoi les Chinois utilisent-ils l’USDT ?
L’USDT est une stablecoin, c’est-à-dire une crypto liée au dollar américain. Il permet de conserver de la valeur sans les fluctuations du Bitcoin ou de l’Ethereum. Pour les Chinois, c’est aussi le moyen le plus simple de transférer de la valeur hors du pays sans violer directement les contrôles des changes. Les banques surveillent les transferts de yuan, mais pas toujours les transferts de USDT entre portefeuilles.
Quels sont les risques principaux du P2P en Chine ?
Les principaux risques sont : les arnaques (captures d’écran falsifiées), les blocages de comptes bancaires, les arrestations, et l’absence de recours juridique. Selon une enquête de ForkLog, 38,7 % des transactions aboutissent à un gel de compte. Les scammers utilisent aussi la technique du « flash freezing » : ils envoient un faux virement, puis signalent une fraude pour bloquer votre compte et vous empêcher de récupérer vos fonds.
Comment les traders évitent-ils d’être repérés ?
Ils utilisent des VPN, des téléphones jetables, des comptes bancaires temporaires, et divisent les transactions en lots inférieurs à 50 000 yuans pour éviter les alertes automatiques. Ils communiquent sur Telegram ou des groupes WeChat privés, jamais sur des plateformes publiques. Certains utilisent des « ponts de transaction » : un tiers de confiance garde les fonds pendant que la vérification est faite.
Est-ce que les autorités chinoises peuvent arrêter les traders P2P ?
Oui. En 2022, plus de 895 personnes ont été condamnées pour activités liées à la crypto. Les arrestations ciblent souvent les « fournisseurs » : ceux qui vendent des crypto en gros ou qui organisent des groupes de trading. Les particuliers qui font de petites transactions (moins de 100 000 yuans) sont rarement poursuivis - mais ils risquent toujours la fermeture de leur compte bancaire ou une amende.
Quel est l’avenir du P2P en Chine ?
Il ne disparaîtra pas. Tant que les contrôles des changes resteront stricts, les Chinois chercheront des moyens de transférer leur argent à l’étranger. Le P2P deviendra peut-être encore plus sophistiqué : avec des NFTs, des trocs physiques, ou des cryptomonnaies privées comme Monero. La Chine peut renforcer sa surveillance, mais elle ne peut pas éliminer la demande. Ce marché est devenu une partie du paysage financier souterrain - et il est là pour rester.
Nicole Flores
décembre 4, 2025 AT 16:17C’est ridicule, les Chinois veulent fuir leur propre pays, c’est pathétique. On ne peut pas tout avoir, hein ?
Lass Diaby
décembre 6, 2025 AT 02:29Wow, c’est incroyable comment les gens trouvent des façons de contourner les lois... J’ai vu ça au Mali aussi avec les transferts d’argent. L’humain est ingénieux ! 😊
Sophie Spillone
décembre 6, 2025 AT 19:02Alors là, j’adore. La Chine interdit la crypto... et les gens deviennent des espions du bitcoin avec des téléphones jetables et des NFTs. C’est du cinéma, mais en vrai ! 🍿🔥
Patrick Hochstenbach
décembre 7, 2025 AT 13:15Attention aux « transaction splitting » - les banques ont des algorithmes qui détectent les schémas répétitifs même en basse valeur. J’ai vu un client se faire geler son compte pour 8 transferts de 48k en 3 jours. C’est pas si subtil que ça.