Politique de la Banque de Namibie sur les cryptomonnaies : restrictions et cadre réglementaire en 2025
déc., 2 2025
Vérificateur d'Éligibilité pour Licence VASP en Namibie
Cette calculatrice vous aide à déterminer si votre entreprise remplit les critères de base pour demander une licence VASP (Fournisseur de Services sur Actifs Virtuels) auprès de la Banque de Namibie. Les exigences sont strictes et la procédure dure six mois sans interaction publique.
Veuillez répondre aux questions ci-dessus pour vérifier votre éligibilité.
En 2025, la Banque de Namibie (BON) maintient une approche rigoureuse et contrastée vis-à-vis des cryptomonnaies : elles ne sont pas légales, mais elles ne sont pas non plus interdites. Ce paradoxe n’est pas une erreur - c’est une stratégie délibérée. La Namibie a créé l’un des cadres les plus structurés d’Afrique pour encadrer les actifs virtuels, tout en refusant catégoriquement de leur accorder le statut de monnaie légale. Résultat : les entreprises peuvent obtenir une autorisation, mais les consommateurs ne peuvent pas compter sur elles comme sur un paiement garanti. Et les traders ? Ils opèrent dans une zone grise, entre la légalité et l’illégalité.
De l’interdiction totale à l’autorisation conditionnelle
En 2018, la Banque de Namibie était claire : les cryptomonnaies n’étaient pas reconnues comme biens, ni comme moyens de paiement. Les échanges étaient déconseillés, voire découragés. Mais en 2022, un premier changement est apparu : les commerçants pouvaient, à leur discrétion, accepter le Bitcoin comme moyen de paiement. Ce n’était pas une légalisation, mais une reconnaissance du fait que les gens l’utilisaient déjà. La vraie révolution est venue en juin 2023, avec la promulgation de la Virtual Assets Act (Loi n°10 de 2023). Cette loi a créé un système officiel pour encadrer les fournisseurs de services sur actifs virtuels (VASP). Soudain, il était possible d’obtenir une autorisation légale pour opérer une plateforme d’échange, un service de portefeuille ou même une borne Bitcoin.Comment obtenir une autorisation ? Le piège des six mois
Obtenir une licence n’est pas simple. Toute entreprise souhaitant opérer en Namibie doit d’abord demander une autorisation provisoire auprès de la NAMFISA, l’autorité de supervision des institutions financières. Mais voici le piège : pendant ces six premiers mois, l’entreprise ne peut pas interagir avec le public. Pas de clients. Pas de transactions. Pas même de publicité. Elle doit juste s’installer, embaucher du personnel, installer des logiciels de conformité, et mettre en place des systèmes de traçabilité des transactions. Ce n’est pas un test de marché - c’est un test d’infrastructure. Si elle réussit, elle obtient une licence complète. Sinon, elle est refusée. Et même si elle est prête avant six mois, la Banque de Namibie inspectera son système avant d’autoriser toute interaction avec les clients.Les règles strictes qui encadrent les VASP
Une fois autorisée, une entreprise VASP doit respecter des exigences très précises :- Elle doit appliquer la règle du voyage (Travel Rule) pour toute transaction supérieure à 20 000 NAD (environ 1 000 USD). Cela signifie qu’elle doit collecter et transmettre les noms, numéros d’identité et détails de compte des deux parties.
- Elle doit conserver tous les enregistrements des transactions pendant au moins cinq ans.
- Elle ne peut pas accepter d’offres initiales de pièces (ICO) - la Banque de Namibie les considère comme hautement risquées, voire frauduleuses.
- Elle ne peut pas opérer depuis l’étranger. Toute plateforme de trading doit être basée physiquement en Namibie.
Autrement dit, les entreprises ne peuvent pas contourner la loi en se cachant à l’étranger. La Namibie veut contrôler qui fait quoi, et où. C’est une des raisons pour lesquelles seuls quatre acteurs ont obtenu une autorisation provisoire en janvier 2025 : Finatic Technologies, United PayPoint, Mindex Virtual Asset Exchange et Landifa Bitcoin Trade CC. Deux d’entre eux ont déjà demandé des prolongations de leur période provisoire - une preuve que le processus est plus difficile qu’il n’y paraît.
Les cryptomonnaies sont-elles légales pour les particuliers ?
C’est la question que tout le monde se pose. La réponse est simple : non, elles ne sont pas légales - mais elles ne sont pas illégales non plus. La Banque de Namibie ne les reconnaît pas comme monnaie légale. Cela signifie que vous ne pouvez pas les utiliser pour payer vos impôts, votre loyer ou vos factures d’électricité. Mais si votre boulanger accepte des Bitcoin pour vos pains, il n’y a rien d’illégal dans cette transaction. C’est un échange privé, entre deux parties. La loi ne l’interdit pas, mais elle ne le protège pas non plus. Si vous êtes victime d’une fraude, vous n’aurez aucun recours légal. La Banque ne vous aidera pas. Les banques traditionnelles ne vous soutiendront pas. Vous êtes seul.Comparaison avec l’Afrique : où se situe la Namibie ?
La Namibie n’est ni comme le Nigeria, où les banques sont interdites de traiter avec les cryptos, ni comme le Ghana, qui prépare encore sa loi. Elle est plus avancée que la Tanzanie, où tout est interdit, mais moins libérale que le Kenya, où tout est permis sans règles. Son modèle est unique : un sandbox réglementaire de six mois, sans interaction publique. C’est plus strict que l’approche de l’Afrique du Sud, où les VASP peuvent opérer dès leur inscription, et plus rigoureux que le Botswana, qui interdit tout. Ce modèle vise à éviter les excès - les arnaques, les blanchiments, les fuites de données - tout en permettant une transition ordonnée.
Les critiques et les limites du système
Malgré sa structure, ce cadre est critiqué. Le Département d’État américain, dans son rapport de 2025 sur le climat des investissements en Namibie, pointe du doigt la réticence de la Banque à autoriser les technologies blockchain. Pourquoi permettre des échanges de cryptomonnaies, mais bloquer l’usage de la blockchain pour les contrats intelligents, les registres de propriété ou les systèmes de traçabilité des produits ? La Banque ne répond pas clairement. Certains analystes pensent qu’elle craint de perdre le contrôle. D’autres croient qu’elle manque encore de compétences techniques.Un autre point faible : la loi ne couvre pas les NFT, les dérivés crypto ou les staking. Ces activités restent dans une zone non réglementée - ce qui les rend risquées, mais aussi attrayantes pour les acteurs informels. La Banque semble préférer attendre que ces marchés grandissent avant d’agir.
Et le CBDC ? La Banque prépare son propre bitcoin
Parallèlement à son encadrement des cryptomonnaies privées, la Banque de Namibie explore sérieusement la création d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Son objectif ? Améliorer l’inclusion financière, moderniser les paiements transfrontaliers et réduire la dépendance aux espèces. Ce n’est pas une hypothèse : le FMI a confirmé en février 2025 que la BON travaille activement sur ce projet. La CBDC serait une monnaie numérique, contrôlée par l’État, et utilisable par tous les Namibiens avec un téléphone. Elle n’aurait pas les risques des cryptos privées - mais elle offrirait les mêmes avantages : rapidité, traçabilité, accessibilité.En somme, la Namibie ne veut pas de Bitcoin comme monnaie. Mais elle veut que les gens puissent l’utiliser - sous surveillance. Elle ne veut pas de blockchain ouverte. Mais elle prépare sa propre blockchain fermée. C’est une stratégie de contrôle, pas d’innovation.
Que faire si vous êtes un Namibien ou un investisseur ?
Si vous êtes un particulier : utilisez les cryptomonnaies avec prudence. Ne les considérez pas comme un investissement sûr. Ne les utilisez pas pour des paiements importants. Ne confiez jamais vos clés privées à une plateforme non autorisée.Si vous êtes une entreprise : préparez-vous à attendre six mois sans revenus. Investissez dans la conformité. Engagez des experts en AML. Ne tentez pas de contourner les règles - la Banque vérifie tout. Et si vous êtes une entreprise étrangère ? Ne venez pas en Namibie pour vendre des services crypto. Vous ne serez pas autorisé.
La Banque de Namibie ne veut pas bloquer l’avenir. Elle veut le canaliser. Et elle est prête à le faire à son rythme - lent, rigoureux, et sans compromis.
Les cryptomonnaies sont-elles légales en Namibie en 2025 ?
Non, les cryptomonnaies ne sont pas légales comme monnaie légale en Namibie. La Banque de Namibie ne les reconnaît pas comme telles. Cependant, elles ne sont pas interdites pour les transactions privées entre particuliers ou avec des commerçants qui acceptent volontairement les paiements en Bitcoin ou autres actifs virtuels. Ce sont des échanges non réglementés, sans protection légale.
Qui peut obtenir une licence pour opérer des cryptomonnaies en Namibie ?
Seules les entreprises enregistrées en Namibie peuvent demander une licence de VASP (Fournisseur de Services sur Actifs Virtuels) via la NAMFISA. Elles doivent démontrer qu’elles ont une infrastructure technique, des systèmes de conformité AML/CTF, et un personnel qualifié. Les entreprises étrangères ne sont pas autorisées à opérer sur le territoire.
Pourquoi les VASP doivent-ils attendre six mois avant d’opérer ?
C’est une période de sandbox réglementaire. Pendant ces six mois, les entreprises doivent mettre en place leurs systèmes de sécurité, embaucher leur équipe, installer les logiciels de traçabilité et prouver leur conformité. Elles ne peuvent pas interagir avec le public. Cela permet à la Banque de Namibie de vérifier que les entreprises sont prêtes à respecter les normes avant de leur permettre d’opérer.
La Banque de Namibie soutient-elle les ICO ?
Non. La Banque de Namibie considère les ICO (offres initiales de pièces) comme hautement risquées, sujettes à la fraude, à la manipulation et à la mauvaise représentation. Elle n’encourage pas, ne soutient pas, et ne réglemente pas les ICO. Les entreprises qui les proposent en Namibie risquent des sanctions.
La Namibie va-t-elle adopter une monnaie numérique de banque centrale ?
Oui, la Banque de Namibie explore activement la création d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Son objectif est d’améliorer l’inclusion financière, de moderniser les paiements et de réduire la dépendance aux espèces. Cette CBDC serait une alternative contrôlée par l’État, distincte des cryptomonnaies privées, et destinée à être utilisée par tous les citoyens.
Andre Swanepoel
décembre 3, 2025 AT 19:56Je trouve ça fascinant, cette approche de la Banque de Namibie. C’est pas du tout comme en Europe, où on balance des lois au hasard. Là, ils prennent leur temps, ils testent, ils contrôlent. C’est rare, et honnêtement, c’est intelligent.
Je suis étonné qu’ils aient réussi à garder ça sous contrôle sans que tout explose.
Les six mois de sandbox, c’est du lourd. Personne n’a osé faire ça ailleurs en Afrique.
Mehdi Alba
décembre 5, 2025 AT 00:06OH MON DIEU 😱 ils sont en train de créer un contrôle total sous couvert de ‘sécurité’… c’est clair, c’est le début du système de surveillance crypto de l’État !
Attendez que la CBDC arrive… et vous allez voir les banques vous dire ‘tu as dépensé trop en Bitcoin, ton compte est gelé’.
Je vous le dis, c’est la fin de la liberté financière. Ils veulent tout tracer. TOUT.
Et les NFT ? Bah oui, ils les ignorent… parce qu’ils savent qu’ils vont devenir un cauchemar. Et ils ont peur. 😈
Djamila Mati
décembre 5, 2025 AT 04:27La Namibie, c’est un cas d’étude unique. En Afrique, on pense souvent que les pays sont en retard… mais là, ils ont pris une voie différente.
Plutôt que de copier le chaos de l’Afrique du Sud ou la répression du Nigeria, ils ont créé un modèle hybride : tolérance contrôlée.
Ça demande du courage politique. Et une vision long terme. Ce n’est pas juste une loi, c’est une philosophie économique.
Je trouve ça admirable, même si c’est dur pour les startups.
Vianney Ramos Maldonado
décembre 5, 2025 AT 22:59Il convient de souligner, avec une rigueur académique inébranlable, que la position adoptée par la Banque de Namibie constitue une manifestation épistémologique de la souveraineté monétaire dans un contexte de désintermédiation financière.
La non-reconnaissance juridique des actifs virtuels comme monnaie légale, tout en autorisant leur circulation dans des circuits privés, constitue une dialectique parfaite entre la préservation de l’ordre financier et l’adaptation aux pratiques sociales émergentes.
La loi n°10 de 2023, en ce sens, n’est pas une réglementation, mais une stratification épistémologique du risque.
Laurent Rouse
décembre 7, 2025 AT 06:10Encore un pays qui veut contrôler ce qu’il ne comprend pas.
La Namibie, c’est la France des années 90 avec des chameaux.
Vous croyez que c’est pour protéger les gens ? Non. C’est pour protéger les banquiers qui ont peur de perdre leur job.
Et la CBDC ? Bah oui, ils vont nous imposer leur monnaie, et vous allez voir : plus de cash, plus de liberté, plus de choix.
Et si vous refusez ? Vous êtes hors système. Vous êtes un criminel.
Je vous le dis : ils préparent la dictature numérique. Et vous, vous applaudissez.